Objectifs
Dans le cadre du suivi de la mortalité en Suisse, le nombre de décès pour une année donnée est estimé sur la base des chiffres des cinq années précédentes. Il est ensuite réparti entre les différentes semaines de l'année à l'aide de la valeur médiane estimée pour chacune des semaines des dix années civiles précédentes. Les résultats de ces estimations sont ventilés entre deux groupes d’âges: celui des moins de 65 ans et celui des 65 ans et plus. Les chiffres du suivi de la mortalité se basent sur les décès signalés quotidiennement aux offices d’état civil et communiqués à l’OFS dans le cadre de la statistique du mouvement naturel de la population (BEVNAT). Le processus de déclaration et de traitement des données exige du temps. Il faut en principe compter neuf jours pour qu’une proportion suffisante (plus de 85%) des décès soit enregistrée et qu’il soit donc possible d’estimer le nombre effectif de décès sur une base suffisante. L’ampleur de la surmortalité est calculée à partir de la différence entre le nombre de décès estimés et le nombre de décès attendus, ce calcul débouchant lui-même sur une estimation.
Depuis le 28 avril 2020, le suivi de la mortalité fournit désormais une répartition des cas de décès entre les sept grandes régions de la Suisse, telles qu’elles sont définies par l’OFS: Région lémanique, Espace Mittelland, Suisse du Nord-Ouest, Zurich, Suisse orientale, Suisse centrale et Tessin. Les chiffres pour les sept grandes régions sont obtenus à l’aide d’un calcul analogue à celui utilisé pour la Suisse. Depuis le 15 mai, l’OFS publie par ailleurs les résultats du suivi de la mortalité au niveau des cantons pour 18 cantons. Le suivi hebdomadaire du nombre de décès est actualisé en général le mardi.
Méthodologie
Résumé
Un décès est annoncé à l’office d’état civil compétent, puis enregistré dans une banque de données centrale (BEVNAT). L’OFS estime le nombre des décès en partant d’un flux constant de ce type d’annonces. Le nombre de décès attendus est calculé sur la base de l’évolution du nombre de cas enregistrés dans chaque classe d’âge au cours des cinq années précédentes. Pour chaque valeur escomptée, on définit ensuite une fourchette, à l’intérieur de laquelle les fluctuations sont considérées comme aléatoires.
La méthodologie utilisée à l’échelle de la Suisse est désormais aussi appliquée au niveau des grandes régions et des cantons de plus de 100 000 habitants: une extrapolation est réalisée pour chaque grande région ou canton, et les valeurs attendues sont définies selon les mêmes principes.
Source de données
Le suivi de la mortalité se base sur les décès consignés dans le registre informatisé de l'état civil (Infostar). Les décès doivent être confirmés par un certificat médical de décès et signalés à l’office d’état civil concerné. Le suivi de la mortalité porte sur les cas de personnes domiciliées en Suisse et décédées en Suisse. Il ne tient pas compte des personnes domiciliées en Suisse qui sont décédées à l’étranger.
Flux de données
Les chiffres du suivi de la mortalité se basent sur les décès annoncés quotidiennement aux offices d’état civil et communiqués par les communes à l’OFS dans le cadre de la statistique du mouvement naturel de la population (BEVNAT). Il faut en principe compter neuf jours pour disposer d’une base de données suffisante sur laquelle estimer le nombre effectif de décès. On se base sur un flux constant de décès signalés aux offices d’état civil. Au bout de quarante jours, la proportion des décès enregistrés étant de 97,5%, les chiffres sont présentés sans extrapolation. Les 2,5% de décès restants sont enregistrés dans le courant de l'année et aussitôt pris en compte.
Calcul
Pour le suivi de la mortalité, les calculs ont lieu en deux temps: au début de chaque année, on calcule la pondération à appliquer pour corriger les décès annoncés avec du retard (A) et le nombre attendu de décès dans une certaine fourchette (limites inférieure et supérieure, B). Tous les mardis, on procède aux calculs sur ces bases (C).
A) Nombre de décès (extrapolation)
La répartition des décès signalés en retard (délai entre le jour du décès et son inscription dans le registre) est estimée à partir des valeurs de l'année précédente. C’est sur la base de cette répartition que sont calculés les facteurs de pondération qui serviront à corriger le nombre de décès de l’année en cours en tenant compte de ceux enregistrés en retard. Les annonces de décès présentant des caractéristiques différentes selon la grande région ou le canton, des facteurs de pondération spécifiques sont calculés pour chaque grande région et pour chaque canton.
B) Limites supérieure / inférieure de la valeur attendue
- 1re étape: nous procédons à l’estimation du nombre de décès pour l’année en cours à l’aide d’un modèle de régression et sur la base des valeurs des cinq dernières années (non sans les avoir lissées au préalable). (Le nombre de décès est considéré ici comme une variable distribuée selon la loi de Poisson et l’estimation est réalisée pour plusieurs classes d’âge).
- 2e étape: la valeur médiane du nombre de décès est calculée pour chaque semaine sur la base des dix dernières années.
- 3e étape: les valeurs hebdomadaires calculées à la deuxième étape sont lissées.
- 4e étape: les valeurs obtenues à la troisième étape sont réajustées de manière à ce que leur somme corresponde à l’estimation réalisée à la première étape.
- 5e étape: partant du principe que le nombre de décès peut être considéré comme une variable distribuée selon la loi de Poisson, des intervalles de prédiction (limites supérieure / inférieure) sont calculés à partir des valeurs issues de la quatrième étape pour le nombre de décès.
C) Analyse hebdomadaire
Dans le cadre de l'exploitation hebdomadaire des données, on calcule les décès annoncés pour chaque jour à l’aide d’un facteur de correction. On obtient ainsi le nombre de décès (extrapolation) présenté sous forme de série chronologique. Les valeurs calculées pour le nombre de décès attendus (B) y sont ajoutées avec leur fourchette.